Les retrouvailles avec l'Europe !

     Ça y est c’est officiel, nous avons fait le tour de la Terre ! Enfin presque, nous ne sommes pas encore à Paris mais nous sommes de retour en Europe ! On l’a attendu, on en a rêvé et beaucoup parlé et c’est arrivé ! En ce lundi 3 juin, nous atterrissons à l’aéroport d’Helsinki, Helsinki, qui est la capitale de… ? Pour ceux qui confondent tout le temps, petit récapitulatif mémo-technique : Oslo est en NOrvège, Stockholm est en Suède et HelsINki est en FINlande. Facile ! Alors on veut plus entendre de trucs du genre : Helsinki ? Ah ouai vous rentrez par la Norvège, ça va être cool ! Et puis les pauvres Scandinaves, il faut se mettre à leur place, c’est comme si les gens disaient que Paris, Rome et Londres sont du même acabit, ça nous ferait quand même pas trop plaisir à nous ! Bon mais rassurez-vous, nous, quelques semaines avant de prendre l’avion, on ne savait pas bien non plus où l’on aller atterrir. Bref, nous arrivons donc à l’aéroport d’Helsinki à 23h après une quinzaine d’heures de voyage et une escale à Oslo. Je vous embrouille là non… ? Non mais c’est parce que notre compagnie aérienne c’était Norwegian, du coup c’est normal. Si ça avait été Finnair, ça aurait été direct… Bon j’arrête d’essayer de vous embrouiller, ce n’est pas sympa, et puis j’aimerais bien que vous alliez au bout de l’article… 

Alex fait ses provisions pour le voyage en Avion (dernier contact avec Seven Eleven)


Vincent Alias Neymar et son pote Footix à l'aéroport de Bangkok
     Quoi qu’il en soit, il s’agissait de notre dernier vol. A ce sujet, au cours de ce voyage nous avons pris 4 fois l’avion, ce qui en soit n’est pas énorme. Cependant, du fait des restrictions budgétaires appliquées au sein de l’association La Grande Echappée (Loi de 1901), nous avons fait quelques petits détours et escales et ainsi réalisé exactement 12 décollages et 12 atterrissages (vous remarquerez que nous avons fait autant de décollages que d’atterrissages ce qui est plutôt cool pour nous !). Ce qui fait une moyenne de 3 vols par changement de continent. Du coup si vous avez des questions concernant un aéroport en particulier (Fastfood disponibles, possibilité de dormir par terre…), n’hésitez pas à nous interroger, on pourra certainement vous aider ! Je pourrais aussi vous envoyer des bonnes grosses statiques sur le nombre de plateaux repas ingurgités mais je n’ose pas, je crois qu’en terme d’emprunte carbone, c’est encore plus scandaleux que notre consommation en carburant (surtout quand on sait que Côme faisait la chasse aux plateaux en rabe !) Bref, la Grande Echappée peut bien en faire des milliers de km à vélo pour compenser ce comportement si peu écoresponsable. Allez, on arrête avec les stats à deux balles et on revient à nos moutons. A 23h à Helsinki, il est hors de question de sortir affronter le froid scandinave. Et puis, c’est la dernière fois qu’on peut dormir dans un aéroport donc on en profite une dernière fois ! Du coup, nous remontons nos vélos puis installons nos tapis de sol près des tapis de livraison bagages.



     D'ailleurs, 12 vols et pas un seul bagage égaré, la Grande Échappée est bénite ! Le lendemain matin à 6h, c’est non sans une certaine appréhension que nous passons les portes de l’aéroport. Ayant passé presque 1 an en été, nous avons presque peur de retrouver une température inférieure à 20 degrés (désolé) Bon mais en réalité, tout se passe très bien et bien plus que ça, c’est même avec plaisir que l’on découvre la fraicheur de la région. Avant de grimper sur nos bicyclettes, nous entrons dans notre premier supermarché européen depuis bien longtemps et nous retrouvons… devinez quoi ? Des bons croissants tout chauds, tout droit sorti du four ! Ils sont un peu cramés sur le dessus mais le plaisir est au rendez-vous. Ensuite, l’équipe doit se scinder. Aie, eh oui encore… Alex à RDV avec sa promise à Riga dans moins de 3 jours. Il n’a donc pas le temps de visiter Helsinki et doit avaler en vélo les 350km de route qui le séparent de Riga, la capitale de….de… Ahah ! Je vous y prends encore une fois à hésiter ! Bon du coup, je vous fais un autre petit topo ! « Ah qu’est-ce qu’il est chiant celui-là avec son ton professoral ! » Mais non, c’est juste pour que vous compreniez mieux la suite… Alors, du Nord au Sud  (ordre alphabétique donc facile) : Estonie, Lettonie, Lituanie. Ça c’est pour les pays. Pour les capitales : Tallin est en Estonie, Riga en Lettonie et Vilnius en Lituanie. Euh, la pour le coup, je n’ai pas trop d’idée, à part pour Vilnius qui contient un « u », tout comme son pays, la Lituanie.

Le genre de panneaux qu'on peut voir à la sortie de l'aéroport d'Helsinki...
La Côte Balte en solitaire :

Alex quitte donc l’aéroport avec bien trop peu d’heures de sommeil dans ses bagages. Sur les dernières 48h, pas moyen de dormir plus de 4h d’affilée. Les jambes sont lourdes et les idées un peu brumeuses, tout comme la météo ce matin-là à Helsinki. Il s’agit d’abord de rejoindre le centre-ville de la capitale. Petit problème : pas de petites routes en vue. Il s’engage donc sur l’autoroute. Sauf que l’on est plus en Asie et qu’il avait oublié ce qu’est une autoroute européenne. Un bout de piste cyclable aperçu en bord de route le sauve cependant ! Là encore, problème : pas de panneaux, la piste cyclable traverse des lotissements et n’est pas balisée. Alex demande de l’aide à un finlandais qui passe par là en vélo. Coup de chance, celui-ci part justement bosser dans le centre à bicyclette. Il n’y a qu’à suivre la danse. D’ailleurs, plus on se rapproche du centre, plus la piste se fait claire et le trafic s’y intensifie. Pas de doute, les nordiques sont des pros du vélo : Alex croise même des cyclistes ayant troqué l’attaché case contre une ou deux bonnes grosses sacoches ortliebs (les mêmes que les nôtres : un truc de pro en somme !). Ils sont tous casqués, tous bien équipés. Impressionnant !

Helsinki by bike

      Arrivé dans le centre, un petit tour de la ville, des petites emplettes pique-nique chez STOCKMAN (le supermarché le plus cher de Scandinavie : bien joué Alex !) un petit tour au distributeur automatique, la joie de retrouver nos bons vieux euros et il est déjà temps de quitter la Finlande pour se rendre en Estonie. Alex n’a pas le temps, Alex est un homme pressé. 2 heures de ferry plus loin, il est en Estonie. Il n’a rien vu de la traversée de la Baltique le pauvre bougre puisqu’il a dormi tout du long. Ce n’est pas grave, les copains me raconteront se dit-il.

Sortie du port d'Helsinki
Et puis ce petit somme lui permet de remettre sa barre de batterie dans le vert. Il va en avoir besoin : il est midi, Alex débarque à Tallin et il a 110km à parcourir s’il veut respecter son petit programme du jour. Ça commence très mal, il se paume en sortant de la ville et se mange 20 km gratos ! Aie, c’est dur pour le moral ! Quand enfin il est sur la bonne route, il décide qu’il est temps de faire la pause pique-nique. Il n’est pas très fort en orientation mais il ne perd jamais le nord ! Et là, je peux vous dire qu’il y a gros kiffe ! La première bouchée du premier sandwich européen retrouvé (fait maison avec jambon, beurre et pain complet) ça fait plaisir. Manquait plus que les cornichons (trop cher : VDM !) et le kiffe était complet. Il y a le sandwich bien sûr mais aussi et surtout le cadre : une petite clairière au milieu des sapins, une petite laine sur le dos (enfin la Quechua bleue quoi !). Aahh ce qu’on est bien en Europe : y a pas à dire, c’est vraiment le meilleur continent ! Ce tour du monde lui aura au moins servi à se rendre compte de ça. Mais pas le temps de s’éterniser, il faut rependre cette route 15, route magnifique bordée de sapins, de prairies, de jolies petites maisonnettes. Il n’y a personne, Alex kiffe et zigzague comme un âne : Il est seul, il est heureux. Il croise bien quelques Estoniens mais ces derniers se font rares. Ah si ! Fait notable : il croise deux allemandes cyclotouristes qui, parties de Pologne, se rendent à Tallinn. L’occasion de glaner quelques infos sur la suite de la route et de tester ses skills d’allemand : Ya ich bin aus France. Mouai, pas terrible ! A 19h, Alex a parcouru 90 km et il décide (enfin son corps décide pour lui) de s’allonger deux minutes sur l’herbe. Paf ! Il est réveillé une heure plus tard par un gars du coin qui lui demande si tout va bien. « Euh…yes I am fine… » La vérité c’est qu’à ce moment-là, Alex ne sait pas du tout où il se trouve. Alors attend… ça ressemble pas trop à la Thaïlande. Le Laos ? Ah, ça y est j’y suis, je suis en Estonie (normal !) C’est donc la tête bien dans le derrière qu’il reprend sa route. 10km plus loin, un panneau indique un petit lac. Bingo ! C’est là qu’il dormira. 6km de piste à haut risque. La moindre crevaison serait une belle galère car Alex a laissé la pompe et l’unique chambre à air survivante à ses compères. Pas le droit à l’erreur donc ! 21h : découverte du lac. Le lac de Scandinavie comme on se l’imagine. Belle opération ! A la recherche d’eau potable, il rencontre Kailo, estonien, la cinquantaine. Ce dernier lui offre une bière et une nuit dans son jardin aménagé au bord du lac. Parfait ! A 22h Alex dort comme un bébé.



11h de sommeil plus loin, une belle journée qui commence. Aujourd’hui 110km à faire. Rien à signaler, Alex roule bon train, découvre de nouvelles routes, de nouveaux paysages puis arrive sur la côte de la mer baltique au niveau de Parnü. Une nouvelle grande ville ! Une nouvelle occasion de se perdre pour notre champion national ! « Ah merde, euh please : c’est parnü Riga ? Heureusement, dans ces pays-là, presque tout le monde parle parfaitement anglais. De la caissière du supermarché MaXima au vigil du magasin STOCKMAN, ils nous éclatent tous ! Ça fout un petit coup au moral mais c’est pratique. Ce jeudi 5 juin est aussi l’occasion de passer la frontière avec la Lettonie, frontière aujourd’hui matérialisé par un simple parking et une buvette. Ah l’espace Schengen !De l’autre côté commence une interminable ligne droite de sapin jusqu’à Riga. D’ailleurs, saviez-vous que c’est à Riga que fût instaurée la tradition du sapin de Noel ? Il faut dire qu’ils sont beaux leur sapin ! L'histoire raconte qu'en 1510, à Riga, quelques marchands festifs et réchauffés par l'alcool, ont commencé à lancer des fleurs sur un arbre pendant la période de Noel. Un demi-siècle plus tard, les arbres de Noël sont décorés à travers le monde entier. Ils sont vraiment forts ces lettons. 


ça c'est pas un sapin, mais un beaupin
     Le soir, notre voyageur solitaire s’installe au bord de la Baltique pour passer la nuit. Encore une bonne nuit bien réparatrice et le voilà reparti pour les derniers coups de pédales jusqu’à Riga où l’attend Armelle, sa chérie. Enfin, la vérité c’est que c’est Alex qui attend sa copine et pas l’inverse. Trop pressé, l’idiot s’est enfilé les derniers 100k, d’une traite, dans la matinée. Le reste du week-end se passe paisiblement pour les deux amoureux: resto, découverte du vieux Riga, Spa, promenade dans les parcs... De quoi se refaire une santé !


Allez Champion, vas-y !

Les aventures de Côme et Vincent :

Revenons trois jours en arrière, à la descente de l’avion, Helsinki baby ! Pendant qu’Alex découvre les joies de la vie solitaire sur les routes, Côme et Vincent, désespérés d’avoir perdu leur grand dadais préféré, continuent leur petit bonhomme de chemin. On vous rassure le désespoir est de courte durée, quelques kilométres plus loin les deux compéres font la connaissance de Jaako (un vieil ami du frère de Vincent) et de sa fiancée Anna !
Et observez le t-shirt de Jaako !
     Il faut vous imaginer ce couple de finlandais. Jaako est bâti comme une armoire à glace (ancien rugbyman pour l’équipe nationale de Finlande tout de même), les yeux bleus, le cheveu blond et la voix qui porte. Anna est quant à elle absolument délicieuse, tout en cliché scandinave. Ces deux-là nous accueillent avec une gentillesse infinie dans leur maison de la banlieue d’Helsinki. Nous y restons 48h pour découvrir un peu la ville. Il faut vous dire aussi qu’à ce moment-là Côme et Vincent s’exclament toute les 5 minutes « Alala on est bien, il fait frais, c’est beau ici ». Le moindre maison, le plus rabougri des sapins devient source d’extase. Oui, je crois bien que le soleil asiatique nous a grillé le cerveau. Nous partons à l’assaut d’Helsinki qui nous laissera un souvenir très heureux, les façades pastel des maisons et le port nous ont séduits. Point d’orgue de la visite la balade sur l’ile de Suomenlina ancienne forteresse Russe et Suédoise et Finlandaise je crois. « Alala on est bien, il fait frais, c’est beau ici ».

Helsinki baby !


Côme à la conquête de la forteresse !
     La veille de notre départ Anna nous l’affirme il faut qu’on découvre le « finnish way of life » . Au programme barbecue finlandais et sauna (car figurez-vous que toutes les maisons finlandaises en sont équipés). Jaako nous emmène dans la pièce surchauffé où nous suons suons suons … « Alala on est moyen bien ici, il fait un peu chaud dans ce sauna, non Jaako ? » Notons également que comme la tradition le veut, tout cela se fait entièrement nu. Ça encore, ça passe. Le moment où ça devient gênant, c'est quand il faut se fouetter le corps avec des branches de bouleaux séchées, là encore, coutume indissociable du sauna scandinave. Désolé, on n'a pas pris de photos...

Côme à la conquête du barbecue !
     Et le jour du départ arrive fatidiquement nous devons reprendre l’échappée solitaire d’Alex, qui s’ennuie probablement sans nous.
Nous nous embarquons sur un ferry gigantesque qui ressemble au Titanic et s’appelle Viking Line, on est en Finlande ou on n’y est pas ! L’occasion de nous dire une nouvelle fois que c’est beau et que c’est bien par ici. Nous débarquons de notre drakkar comme des pirates et partons visiter un peu le vieux centre médiéval Tallinn. Une très belle ville, tout en forteresse, en église, en rempart et en petits cafés. Seul détail qui nous chiffonne un peu, la ville est envahie par les motards Harley Davidson de l’Europe entière pour célébrer le 40ème anniversaire de quelque chose parait-il. Moteur vrombissant contre pédalier crasseux, veste de cuir contre polaire quechua !

Léonardo Dicaprio et son pote sur le pont du Titanic



Tallinn ?
Mais déjà nous nous élançons vers ce sud de l’Estonie qui nous tend les bras. Nous mettons un peu plus de trois jours à rejoindre Riga, trois jours pendant lesquels nous apprécions ce printemps balte tout en vert et bleu. Partout les prairies, les rivières, les lacs, la mer Baltique et le ciel azur. Un petit coin de paradis !



Pas mal !

A noter en vrac quelques faits importants pendant ces trois jours :
  • Côme a péché un poisson ! Ça s’est passé dans ce lac où avait aussi dormi Alex. Je crois que Vincent a été aussi surpris que le brochet.
  • Vincent s’est baigné dans la mer Baltique ! Côme, tel un félin, a préféré un régime sans eau jusqu’à Riga
  • Nous avons dormi sur les terres du baron Von Munchausen, un individu mystérieux dont nous ne verrons jamais le visage
  • Nous sommes devenus maboules au point de compter le nombre de pâtes que l’on met à côté au moment de l’essorage de la casserole. « 58 ! Catastrophe ! ». Vite rentrer à la maison !
  • Nous redécouvrons un nouveau soleil, couche-tard et lève tôt, qui mène une vie bien remplie ici

Le roi de la Baltique

Arrivée en Lettonie !
Ohhh, la belle cigogne !

Mais qu'est ce qu'il fait ?
C’est donc à Riga que se reforme le groupe. Que d’embrassades et d’émotion ! Non, en vrai, ça se passe assez simplement sur la terrasse du Mcdo autour d’un McFleury. La base ! On ne traine pas trop car ce soir nous avons rdv chez Sylvester et Sanitas, un couple de Lettons qui, par l’intermédiaire du site web Warmshower , propose de nous héberger pour la nuit. En arrivant dans leur appartement, la surprise est de taille. Nous ne sommes pas les seuls. Le hasard a voulu que d’autres français cyclistes crèchent le même soir chez eux. Nous sommes donc 7 français au total à squatter l’appart 3 pièces de Sylvester et Sanitas. L’occasion d’un bon diner partagé, à discuter des expériences de chacun. Nos hôtes ont quant à eux réalisé un tour entier de la mer Baltique. 4000 km en 2 mois, ils sont solides ! Les autres français (deux couples) viennent de Paris en vélo couché. Mais après 2 mois de voyages, il y a scission, les deux couples ne voient plus la suite du voyage de la même façon et ils décident de se séparer. Moins solide ! Cette soirée est leur dernière ensemble et la tension est palpable ! Bon, nous, on n’est pas en couple avec Vincent et Côme (et franchement, heureusement !), mais on se dit quand même qu’on peut être fier d’avoir tenu tout le long du voyage. Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas, mais la cohabitation n’est pas facile tous les jours. Bref, on a toujours tenu le coup et ce n’est pas ces derniers petits km en Europe qui nous feront craquer. La Grande Echappée, c’est du solide ! Bref, mettons un terme à cette petite séance d’auto-congratulation. En résumé, la soirée fut très agréable et on espère vraiment avoir la chance de revoir nos lettons préférés en les accueillant à notre tour, chez nous, en France.

Notre hôte c'est celui qui ressemble à Monsieur Propre !
     Le lendemain, nous reprenons tranquillement la route. A midi, nous nous arrêtons près d’une petite auberge de routiers où, moyennant un petit café ou deux pour trois, nous squattons la wifi pendant trois bonnes heures (classique !) : l’occasions de glander sur Facebook, d’envoyer des candidatures pour des alternances, de mater des vidéos débiles et de donner des news… En partant, comme d’habitude, on demande à notre aubergiste de nous remplir nos gourdasses. « ça veut dire que vous partez alors… ?! Dans ce cas, c’est avec plaisir ! » Depuis notre retour en Europe, nous avons retrouvé le plaisir de pouvoir boire n’importe quelle eau, et ce, gratuitement ! C’est cool mais ça ne veut pas dire que toutes les eaux sont bonnes. Là, pour le coup, celle que nous venons de récolter renifle sérieusement l’eau des volcans. « Y a pas de volcans par là-bas ! » se disent certains. « Ah ouai une eau minérale genre Volvic, c’est parfait ça ! » s’imaginent les autres. Eh bien non, c’est plus du genre odeur de soufre pour être poli : «  Ah, mais elle sent le prout, c’est dégueulasse ! » aurait dit l’un d’entre nous, moins poliment. Les canalisations n’ont pas dû être changées depuis la chute de l’Union Soviétique…Oui messieurs dames, par ici, dans les pays baltes, c’est la grande loterie de l’eau. Parfois tu gagnes, parfois tu perds. C’est donc avec une belle eau jaunâtre que l’on reprend la route. Une cinquantaine de km plus loin, nous franchissons la frontière avec la Lituanie.


     C’est incroyable comme l’on change souvent de pays en ce moment ! Heureusement qu’ils sont tous passé à l’euro. Faux ! Contrairement à l’Estonie et à la Lettonie, la Lituanie ne s’y est toujours pas mise ! C’est un peu la mauvaise élève des pays baltes si vous voulez. Du coup, ils gardent leur monnaie jusqu’au mois de janvier prochain. Et nous on ne le savait pas ! D’ailleurs le petit nom de cette monnaie, c’est le Liter et ça peut prêter un peu à confusion quand il s’agit de commander de la bière au café du coin. « Huit Liters de bière, mais ils sont malades, alors c’est vrai ce qu’on dit, ce sont des vrais alcolos par ici ! » Pas de doute, on est toujours aussi renseignés sur les pays qu’on traverse ! Le soir, on se trouve une petite rivière pour passer la nuit. Côme part pêcher, Vincent va se baigner et Alex attaque le saucisson : retour à la normale pour la grande Echappée qui est à nouveau réunie pour bivouaquer. Cette nuit-là, Alex qui n’est pas vraiment pressé de retrouver le confort de la petite tente partagée, décide de passer la nuit à la belle étoile. « T’as dormi dehors espèce de clodo ! Ah ouai ? Mais pourquoi ? » Réponse officielle : « Mais c’est très sympa de dormir dehors, tu devrais essayer! » Réponse honnête : « Après un week-end passé avec ma zouze, je t’avoue que ça m’emmerde pas mal de retrouver l’odeur de vos chaussettes qui puent ! «

Au petit matin, nous quittons Pasvalys en direction de Kėdainiai : une journée normale mais bien moins belle que les précédentes. Certainement à cause du mauvais temps qui a fait son apparition. Il fait froid, il pleuviote de temps en temps : rien de bien réjouissant ! A midi, nous sommes ravis de nous réfugier, bien au chaud dans un café, à Panevėžys. Après avoir mangé nos sandwichs dans le froid, bien entendu !
La Looooose !
 Le soir, nous plantons la tente près d’un lac de barrage, l’occasion pour Côme d’aller pêcher et de discuter avec les siens. Je ne suis pas sûr que les mecs maitrisent l’anglais pour le coup, mais les pêcheurs n’ont pas besoin de parler la même langue pour se comprendre parait-il. Un plat de pâtes, enfilé en vitesse sous la pression des moustiques très en forme ce soir-là et tout le monde sous la tente ! Alex compris !


Pendant ce temps, Alex fait connaissance avec les vaches !

Le lendemain matin, certains font la grasse mat, d’autres se lèvent de bonne heure et se recouchent et d’autres passent des entretiens téléphoniques : la Grande Echappée, on fait le même voyage mais on n’a pas la même vie ! Puis nous mettons ensuite une bonne claque au 70km qui nous séparent de Kaunas, là encore un nom de ville assez intéressant. Prononcez Kaounaz et pas autre chose ! Bon en vérité, on n’a pas vraiment mis une claque au km et c’est plutôt le vent de face qui nous a bien calmé. On s’échoue sur le parking du MaXima où on s’ingurgite un déjeuner de gros balourd. Il est 15h. Le soir, nous retrouvons Goda, un nouveau membre de la communauté Warm qui nous accueille pour la nuit. Nous passons là encore une excellente soirée : partage d’un bon gros plat de pâte, visite de la ville by night et visionnage du premier match de la coupe du monde : Brésil-Croatie ! L’ambiance est très chaleureuse mais on se pèle quand même un peu les miches à boire des bières dehors pour suivre le match sur écran géant. Ah oui, il y a bien sûr un écran géant car Kaunas est la seconde ville la plus grande de Lituanie. D’ailleurs, la vielle ville est très charmante, nous vous la conseillons (merci la Grande Echappée !).
Le lendemain matin, on se lève tard, on redescend nos vélos et bagages depuis le quatrième étage de l’immeuble (rien de tel pour se mettre en jambe) et on retrouve notre amie Goda dans un petit café du centre. Et là, c’est cool ! Goda est une ancienne employée du café et connait un peu tout le monde. Tellement qu’elle disparait en cuisine et revient avec trois omelettes, des pâtisseries et des cafés pour nous. Goda, tu as su nous séduire ! Une très belle rencontre, nous espérons que nos chemins se recroiseront !



Le reste de la journée est bien moins drôle. Notre départ tardif nous oblige à parcourir les 100 km journaliers d’une traite (juste une petite pause supermarché histoire de se bâfrer, étalés comme des porcins sur le parking).
Goda nous indique la route !

En plus il pleut et il vente ! C’est donc le moral un peu dans les chaussettes que l’on met le cap sur la Pologne. Heureusement, un arc en ciel pointe le bout de son nez (un double…il faut dire qu’il pleuvait beaucoup !) et puis le soir, on prévoit de s’arrêter dans un resto de routier pour regarder l’affiche du jour : Espagne-Pays-Bas (l’autre arc en ciel de la journée). Vous l’avez compris, les derniers coups de pédale de la Grande Echappée se feront au rythme de la coupe du monde de Foot. Aaaah La Grande Echappée, les sports du monde…




1 commentaire:

  1. Attention dans les pays baltes: même quand les Russes sont en fête, ça peut être dangereux. Prenez garde à l'envolée des incultes!
    Tonton Pierre

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