Lituanie - Berlin: Pologne, avec le vent d'ouest...

    Nous vous avions quitté la semaine dernière à quelques kilomètres de la frontière entre la Lituanie et la Pologne, c’est donc logiquement ici que nous reprenons notre récit. Après les pays baltes tout aussi charmants que riquiquis, nous attaquons la traversée de la Pologne qui, à bien y regarder, est tout de même un beau morceau. Nous nous réveillons dans cette station de routier un peu glauque perdue au milieu de la campagne. La veille nous avions planté les tentes sur une mince bande d’herbe détrempée, petit oasis vert entouré d’une marée de 38 tonnes polonais, un emplacement qui fera partie de notre sélection officielle pour le spot de camping le plus nul du voyage. 

Home sweet home


Un regard vers le ciel suffit à nous faire comprendre que la journée va être longue, des nuages gris et noirs peuplent notre horizon. Nous passons la matinée à mettre à jour ce satané blog en regardant la pluie tomber sur le bitume. A 14h nous voilà fin prêts à partir, le moral dans les chaussettes. Il fait froid et ça mouille, bienvenue en Pologne ! La journée se passe comme prévu, les camions viennent régulièrement nous asperger d’eau en roulant dans les flaques, le vent s’infiltre sous nos k-way pendant que nous roulons vers des cieux meilleurs. Qu’est-ce que c’est insupportable de rouler sous la pluie, cette bruine désagréable qui nous glace les membres et nous fouette le visage ! Les kilomètres défilent toujours, lentement, lentement, lentement.

Un jour comme les autres en Pologne

     A la tombée de la nuit nous atteignons la ville de Biala Piska nous voulons planter notre tente. Nous sommes bien fatigués par cette journée de sale temps. Il est 21h passée, nous nous écartons de la ville pour trouver un champ libre. Sur le chemin nous apercevons une maison encore allumée, allez tentons notre chance… La chance souriant toujours au voyageur, nous tombons sur Marek et Aschka qui, après une minute d’hésitation bien naturelle, nous ouvrent les portes d’un sous-sol 3 étoiles, et d’une douche chaude. Est-il possible de ressentir une meilleure sensation que de rentrer se réchauffer après une journée sous la pluie ? Nous voilà donc attablés autour d’un grand bol de café avec l’ami Marek. C’est un drôle de personnage que ce Marek, petit mais costaud. Les yeux bleus le crâne rasé, le visage marqué, il faut bien le dire il ressemble un peu à un bandit de grand chemin. ! C’est un taiseux Marek, pas du genre à raconter sa vie (d’autant qu’il ne parle pas un mot d’anglais et nous pas un mot de polonais…). Nous essayons de communiquer un peu, Alex balance quelques phrases en allemand qui font grand effet puis le silence revient... Nous finissons par boire notre café religieusement, par petites gorgées, en profitant de notre chance de dormir bien au chaud ce soir encore. Nous avons une reconnaissance infinie pour tous ces Mareks et Aschka rencontrés sur la route. Ceux qui ne nous connaissent pas d’un poil, qui ne sont même pas des amis d’amis, ni de la famille ni des sympathisants du vélo . Ceux qui ont un mode vie à mille années lumières du notre. Ceux pour qui notre présence chez eux est aussi étrange que si des martiens avaient débarqué et qui pourtant nous ouvrent leur maison alors que nous sommes crasseux, puants, mouillés et qu’il est 21h30 ! Ah ce soir là chez Marek nous voulons rendre hommage à ces auvergnats qui sans méfiance nous ont abrité pour une nuit ! Ces Marek de Biala Piska, Fernando de Tres Cruces, Catherine de Bigand, Kathy et Ricardo de Tofo, le père Luigi de Mae San et tous les autres chez qui nous avons sonné un soir de galère. Il n’est pas donné à tout le monde d’accepter d’accueillir sans hésiter trois étrangers chez soi. Et à chaque fois, une fois dans notre sac de couchage nous ressassons la même question, et nous est-ce que l’on aurait ouvert notre porte si des inconnus avaient sonné un soir ? Hum…

Nos sauveurs du jour: Marek, Aschka et Doria


     Bref ce soir là vous l’avez compris nous signons une trêve avec la Pologne. Elle est de bien courte durée ! Dès le lendemain la guerre reprend en même temps que le réveil sonne (le salaud) et nous repartons sur la route après une dernière séance café-silence dans la cuisine de Marek. La pluie est toujours là et à cela s’ajoute le vélo d’Alex qui se met inexplicablement en grève après 500m et ne veut plus passer de vitesse. Nous mettons nos trois brillants cerveaux sur le coup pour machiner une réparation à la Mac Gyver dont le résultat est plutôt décevant :  « bon bah le mieux Alex c’est que t’essayes pas de changer de vitesse jusqu’à Varsovie ». Et toujours cette grisaille et cette bruine qui nous poursuit. Et la journée ne va pas en s’améliorant, après une dizaine de borne nous nous perdons misérablement dans les champs. Nous voulons faire les malins à prendre des petites routes-raccourcis et nous finissons embourbés dans des chemins de sable. On dérape, on descend, on pousse, classique. Vincent, que quelques mois en Asie bouddhiste ont beaucoup apaisé, déverse un torrent d’insultes sur la campagne polonaise. Mais il faut bien le comprendre aussi, le nez sur la carte et le gps, il ne saisit pas comment on a pu trouver une plage au milieu du continent. C’est la Pologne qui a commencé ! Nous finissons encore une fois par sortir du traquenard vivant (ouééé bravooo). La journée se poursuit, nous déjeunons frigorifiés sous le porche d’une église et des pépins physiques commencent. Le genou de Côme grince et le talon de Vincent couine, l’heure des tendinites aurait elle sonné ? 



Mais qu’importe tous les problèmes, aujourd’hui est un grand jour, l’entré en lice de la France dans la coupe du monde. Il faut bien se dire que nous ne vivons que pour ça depuis 3 jours. Côme aurait même confié aux média « je pense à Karim Benzema tous les kilomètres ». Les dérailleurs pourris et les articulations moisies ne nous feront pas dévier de notre objectif : trouver un bar pour 21h. Nous échouons finalement dans un restau routier parfaitement confortable et, tels des Apaches, nous nous mettons à l’écoute des signes : « le ciel se dégage, le vent se calme, hum Karim marquera ce soir ». Le stress est palpable dans le bar malgré l’indifférence générale des collègues polonais accoudés au zinc, Côme en patriote fidèle installe sa tour Eiffel miniature sur son drapeau tricolore miniature sur la table histoire de se rapprocher de la maison. La suite vous la connaissez la France enchaîne les buts et nous les pintes. C’est passablement éméchés et totalement réconciliés avec la Pologne et les polonais que nous allons nous coucher dans des tentes plantées à l'arrache au pied du restau. Il fait beau au petit matin ! Le soleil brille ! Nous sommes à quelques dizaines de bornes de Varsovie et le moral revient (en fait c’est simple pour savoir si on va bien il faut juste regarder la météo en Pologne et Allemagne pour les prochains jours). Nous trouvons un magnifique lac sur la route pour faire la sieste puis nous mettons le cap droit sur la capitale. 



A Varsovie c’est une fois encore un hôte du site warmshower, Jagoda (ça veut dire myrtille d'ailleurs) qui nous accueille, la communauté des cyclistes fonctionne à plein régime. ! Jagoda a 21 ans, étudie la culture iranienne à la fac et a un lapin dont on n’a pas compris le nom polonais mais qu’on a baptisé Pan-pan. Nous passons la soirée avec elle et ses amis sur le toit de son immeuble et nous procédons à une dégustation de vodka polonaise jusqu’à bien tard… Ici nous décidons de prendre une journée de pause, nécessaire et probablement même indispensable. Nous avons pédalé quasi non-stop depuis Helsinki et nous pétons légèrement un boulon. Nous le savons, nous n’avons pas beaucoup de temps pour rejoindre Paris à l’heure. Nous soufflons donc un peu, le temps de remettre en état les muscles et les vélos. Le temps sur Varsovie est magnifique et nous fait voir la vie du bon côté.

Warsaw beach



Sweet life

24h plus tard nous repartons sur la route, à la sortie de la ville nous amenons le vélo d’Alex faire une ultime répération dans un magasin tenu par des vrais amoureux de la bicyclette. L’accueil y est merveilleux « prenez des donuts et du café et allez faire une sieste dans l’atelier si vous voulez ». Nous apprenons par ailleurs que certains malades du ciboulot font la course Londres – Istambul (2600 km) en 7 jours. Quelle horreur, rien qu’à y penser on en a la nausée ! Puis nous quittons Varsovie et nous retrouvons le train-train de la campagne polonaise. Nous continuons de jouer au scrabble avec les noms de villes (Warszawa, Sochaczew, Zduny ...d’ailleurs le saviez vous : en Pologne la lettre la plus chère au scrabble est le Q). Le soleil brille toujours et donne aux champs de blé une belle couleur dorée. Nous bivouaquons en regardant le soleil se coucher à l’ouest, nous montrant la direction à suivre jusqu’à Paris.

Avec Jagoda la myrtille





      Mais le bonheur est souvent de courte durée, dès le lendemain la grisaille reprend le dessus. D’ailleurs nous l’apprendrons quelques jours plus tard, en juin en Pologne il y a autant de jours de pluie que de jours de beau temps. Ce qui explique finalement que l’on se tape du temps moisi, du coup promis j’arrête de me plaindre. Si les pays baltes étaient bleus et verts, la Pologne elle nous apparait jaune et grise ! Pire que les nuages partout c’est le vent d’ouest qui décide de se lever contre nous. Un satané vent soufflant bien trop fort en plein dans notre tronche. Nous espérons d’abord que ce ne seront que quelques rafales… mais non ! Nous voilà obligés de rouler en formation serrée. Tel des vrais petits coureurs du tour de France nous formons un peloton et nous prenons nos relais avec application. Contador, Froome attention on arrive à toute allure ! Comme dit Alex : « bah dis donc ils ont bien fait d'installer des éoliennes partout dans ce coin ». 

Ou bien Alex a grossi ou bien il y a du vent ici...




Nous finissons la journée dans un sale état, le vent qui bourdonne dans nos oreilles en permanence nous fatigue presque autant qu’il nous ralentit. La pluie qui nous mouille toutes les deux heures finit de nous achever. Comme d’habitude notre moral fait le yo-yo et ce soir c’est plutôt vers le bas. Nous squattons sans enthousiasme le green impeccable d’un terrain de golf pour planter nos tentes, mais le cœur n’y est pas. Le jour suivant l’histoire est la même, à peine réveillés, nous entendons le vent qui vient faire flap-flap sur la toile de la tente. Le vent n’a pas tourné, quel misère… Nous déprimons dès 8h du matin, ce qui est une heure bien trop matinale pour être triste ! Le rythme reprend, tous les 15km l’un de nous vient prendre la première place de l’escouade et se faire écraser par les bourrasques. Il y a au moins un avantage dans notre malheur, nous ne sommes jamais perdus, il nous suffit de suivre la direction contraire à celle du vent pour savoir quelle route prendre. Nous finissons nos journées plus fatigués que d’habitude, le vent nous tend, nous crispe et nous rend nerveux. La pause qui s’annonce dans quelques centaines de bornes à Berlin nous permet de garder le cap. 

Source d'énergie inépuisable


Sources d'énergies épuisées


Ce soir là nous avons encore un ami de chez Warmshower qui nous attend dans le petit bled de Mosina, cela nous permet d’alterner tous les trois ou quatre jour de bivouac avec une nuit au chaud. Aujourd’hui c’est Maciek qui nous accueille dans la maison familiale. Il a 24 ans et s’apprête à partir pour une aventure de 6 mois autour de l’Europe. Il part le 10 juillet, un jour avant notre retour, et on lui souhaite bon courage sur la route ! Nous parlons vélo et équipement bien sûr, même si il semble déjà bien plus calé que nous sur la question ! Nous apprecions l’accueil qui nous est donné dans toutes ces maisons ! Par ces temps de pluie c’est essentiel pour nous de pouvoir profiter d’un endroit chaud de temps en temps et de rencontrer d’autres gens que notre petite équipe ! Encore une fois le rayon de soleil de notre journée c’est le match de l’équipe de France (que voulez vous on ne se refait pas !). Maciek nous installe dans son canapé à côté de son père déjà aux avants poste devant la télé. Le père Maciek ne parle pas l’anglais mais il comprend très vite qu’il a plutôt interêt à supporter les bleus ce soir. Nous gagnons donc un sympathisants qui s’exclame en même temps que nous à chaque but. Nous sommes bienheureux dans cette chaumière familiale à profiter du petit bonheur d’une soirée plateau-télé…

Avec la familled e Maciek

Le coupe-vent du jour




     Repartir toujours repartir, voilà un mot qui nous sort par les trous de nez et pourtant il faut bien rentrer à la maison. Nous sommes un peu au bout du rouleau ces derniers temps. Nous comptons les jours qui nos séparent de Berlin puis de Paris. Le vent est toujours là et d’après le bulletin météo de Maciek les choses ne vont pas aller en s’améliorant ! Sur la route comme chaque jour, un seul jour de repos en 18 jours c’est bien trop peu ! Maciek nous vante cependant les beautés touristiques de la régions : « alors il y’a ce château sur une petite île dont on n’accède que quand l’eau est gélée et cette statue du Christ à quelques 100km plus grande que celle du Christ Rédempteur à Rio». Allez va pour la statue de Jésus puisqu’elle est sur la route. Finalement tout nous ramène au Brésil ces derniers temps. Après une nouvelle journée à avancer contre le vent et la pluie nous échouons dans une sympathique station-service de routier où nous passons la nuit. C’est peu glamour mais c’est tout ce qu’il nous faut : un endroit chaud, de l’eau ,une pelouse, internet, la télé. Nous y rencontrons deux routiers polonais un poil ivre avec qui nous discutons un moment. « Je suis à Paris dans 3 jours, je vous emmène ? ». Mon dieu, quelle courage nous faut-il pour refuser ! Il serait si simple de mettre les vélos à l’arrière et de dire au vent d’aller se faire entendre ailleurs… mais non…

Un saut par Rio de Janeiro

Neymar au Brasil priant pour la coupe du monde


      Enfin bon à force de faire du vélo tous les matins on finit par avancer ! Petit à petit nous approchons de la frontière avec l'Allemagne et nous finissons par la franchir. Après un détour culturel à la statue méga-géante du coin nous disons au revoir à nos amis polonais. Comme pour notre premier jour en Pologne, ce sont des averses pantagruélique qui s'abattent sur nous. A la première pluie nous nous abritons dans une station-service, à la deuxième nous hésitons et à la troisième nous ne nous posons même plus pas la question et nous roulons. Finalement une fois qu'on est intégralement mouillé ça va, c'est un peu comme aller à Aquasplash en fait. Bref nous entrons en Allemagne en traversant le fleuve de l'Oder qui marque la séparation entre les deux pays. L'Allemagne voilà un pays qui sonne comme la maison ! 

Allez on rentre à la maison bientôt


La frontière avec l'Allemagne



C'est un peu comme si on arrivait chez des cousins, nous exhumons de notre mémoire les quelques mots d'allemands que nous connaissons, histoire de faire bonne figure. Pour notre première nuit ici nous cherchons un endroit où planter la tente près du village de Petershagen. A quelques mètres à peine de la route nous découvrons un petit lac, bordé d'une plage de sable sur lequel se dresse un terrain de beach volley et quelques tables de pique-nique. Nous lisons la pancarte :Camping verboten. « Verboten, verboten... je crois bien que ça veut dire bienvenue non ?». Effectivement au petit matin le propriétaire des lieux nous souhaite la bienvenue en nous flanquant dehors illico presto ! Peu importe nous avons passé une soirée bien agréable et plus que 70km nous séparent de Berlin. Nous les parcourons avec enthousiasme.



La guerre du feu



 En Allemagne les pistes cyclables fleurissent de partout, et gare à toi si tu ne te trouves pas dessus avec ton vélo, on ne rigole pas avec ça. Enfin nous franchissons la Spree et entrons dans la ville qui ne dort jamais (enfin c'est moi qui ça, je sais pas trop si c'est vraiment ça qu'on dit de Berlin). Côme s'en va de son côté retrouver son pote d'enfance Félix tandis que Alex et Vincent s'en vont retrouver la bonne vieille Bérénice dans son appartement de hippies berlinois, histoire de se reposer un peu.

     Ainsi s'achève la traversée joyeuse de la Pologne, on l'on parle beaucoup météo et coupe du monde mais où l'on rencontre aussi des bons copains. Avant de partir on nous avait dit que le premier kilomètre était le plus dur mais on avait oublié de nous signaler qu'entre le 15580ème et le 16312ème c'était pas facile non plus !


Les retrouvailles avec l'Europe !

     Ça y est c’est officiel, nous avons fait le tour de la Terre ! Enfin presque, nous ne sommes pas encore à Paris mais nous sommes de retour en Europe ! On l’a attendu, on en a rêvé et beaucoup parlé et c’est arrivé ! En ce lundi 3 juin, nous atterrissons à l’aéroport d’Helsinki, Helsinki, qui est la capitale de… ? Pour ceux qui confondent tout le temps, petit récapitulatif mémo-technique : Oslo est en NOrvège, Stockholm est en Suède et HelsINki est en FINlande. Facile ! Alors on veut plus entendre de trucs du genre : Helsinki ? Ah ouai vous rentrez par la Norvège, ça va être cool ! Et puis les pauvres Scandinaves, il faut se mettre à leur place, c’est comme si les gens disaient que Paris, Rome et Londres sont du même acabit, ça nous ferait quand même pas trop plaisir à nous ! Bon mais rassurez-vous, nous, quelques semaines avant de prendre l’avion, on ne savait pas bien non plus où l’on aller atterrir. Bref, nous arrivons donc à l’aéroport d’Helsinki à 23h après une quinzaine d’heures de voyage et une escale à Oslo. Je vous embrouille là non… ? Non mais c’est parce que notre compagnie aérienne c’était Norwegian, du coup c’est normal. Si ça avait été Finnair, ça aurait été direct… Bon j’arrête d’essayer de vous embrouiller, ce n’est pas sympa, et puis j’aimerais bien que vous alliez au bout de l’article… 

Alex fait ses provisions pour le voyage en Avion (dernier contact avec Seven Eleven)


Vincent Alias Neymar et son pote Footix à l'aéroport de Bangkok
     Quoi qu’il en soit, il s’agissait de notre dernier vol. A ce sujet, au cours de ce voyage nous avons pris 4 fois l’avion, ce qui en soit n’est pas énorme. Cependant, du fait des restrictions budgétaires appliquées au sein de l’association La Grande Echappée (Loi de 1901), nous avons fait quelques petits détours et escales et ainsi réalisé exactement 12 décollages et 12 atterrissages (vous remarquerez que nous avons fait autant de décollages que d’atterrissages ce qui est plutôt cool pour nous !). Ce qui fait une moyenne de 3 vols par changement de continent. Du coup si vous avez des questions concernant un aéroport en particulier (Fastfood disponibles, possibilité de dormir par terre…), n’hésitez pas à nous interroger, on pourra certainement vous aider ! Je pourrais aussi vous envoyer des bonnes grosses statiques sur le nombre de plateaux repas ingurgités mais je n’ose pas, je crois qu’en terme d’emprunte carbone, c’est encore plus scandaleux que notre consommation en carburant (surtout quand on sait que Côme faisait la chasse aux plateaux en rabe !) Bref, la Grande Echappée peut bien en faire des milliers de km à vélo pour compenser ce comportement si peu écoresponsable. Allez, on arrête avec les stats à deux balles et on revient à nos moutons. A 23h à Helsinki, il est hors de question de sortir affronter le froid scandinave. Et puis, c’est la dernière fois qu’on peut dormir dans un aéroport donc on en profite une dernière fois ! Du coup, nous remontons nos vélos puis installons nos tapis de sol près des tapis de livraison bagages.



     D'ailleurs, 12 vols et pas un seul bagage égaré, la Grande Échappée est bénite ! Le lendemain matin à 6h, c’est non sans une certaine appréhension que nous passons les portes de l’aéroport. Ayant passé presque 1 an en été, nous avons presque peur de retrouver une température inférieure à 20 degrés (désolé) Bon mais en réalité, tout se passe très bien et bien plus que ça, c’est même avec plaisir que l’on découvre la fraicheur de la région. Avant de grimper sur nos bicyclettes, nous entrons dans notre premier supermarché européen depuis bien longtemps et nous retrouvons… devinez quoi ? Des bons croissants tout chauds, tout droit sorti du four ! Ils sont un peu cramés sur le dessus mais le plaisir est au rendez-vous. Ensuite, l’équipe doit se scinder. Aie, eh oui encore… Alex à RDV avec sa promise à Riga dans moins de 3 jours. Il n’a donc pas le temps de visiter Helsinki et doit avaler en vélo les 350km de route qui le séparent de Riga, la capitale de….de… Ahah ! Je vous y prends encore une fois à hésiter ! Bon du coup, je vous fais un autre petit topo ! « Ah qu’est-ce qu’il est chiant celui-là avec son ton professoral ! » Mais non, c’est juste pour que vous compreniez mieux la suite… Alors, du Nord au Sud  (ordre alphabétique donc facile) : Estonie, Lettonie, Lituanie. Ça c’est pour les pays. Pour les capitales : Tallin est en Estonie, Riga en Lettonie et Vilnius en Lituanie. Euh, la pour le coup, je n’ai pas trop d’idée, à part pour Vilnius qui contient un « u », tout comme son pays, la Lituanie.

Le genre de panneaux qu'on peut voir à la sortie de l'aéroport d'Helsinki...
La Côte Balte en solitaire :

Alex quitte donc l’aéroport avec bien trop peu d’heures de sommeil dans ses bagages. Sur les dernières 48h, pas moyen de dormir plus de 4h d’affilée. Les jambes sont lourdes et les idées un peu brumeuses, tout comme la météo ce matin-là à Helsinki. Il s’agit d’abord de rejoindre le centre-ville de la capitale. Petit problème : pas de petites routes en vue. Il s’engage donc sur l’autoroute. Sauf que l’on est plus en Asie et qu’il avait oublié ce qu’est une autoroute européenne. Un bout de piste cyclable aperçu en bord de route le sauve cependant ! Là encore, problème : pas de panneaux, la piste cyclable traverse des lotissements et n’est pas balisée. Alex demande de l’aide à un finlandais qui passe par là en vélo. Coup de chance, celui-ci part justement bosser dans le centre à bicyclette. Il n’y a qu’à suivre la danse. D’ailleurs, plus on se rapproche du centre, plus la piste se fait claire et le trafic s’y intensifie. Pas de doute, les nordiques sont des pros du vélo : Alex croise même des cyclistes ayant troqué l’attaché case contre une ou deux bonnes grosses sacoches ortliebs (les mêmes que les nôtres : un truc de pro en somme !). Ils sont tous casqués, tous bien équipés. Impressionnant !

Helsinki by bike

      Arrivé dans le centre, un petit tour de la ville, des petites emplettes pique-nique chez STOCKMAN (le supermarché le plus cher de Scandinavie : bien joué Alex !) un petit tour au distributeur automatique, la joie de retrouver nos bons vieux euros et il est déjà temps de quitter la Finlande pour se rendre en Estonie. Alex n’a pas le temps, Alex est un homme pressé. 2 heures de ferry plus loin, il est en Estonie. Il n’a rien vu de la traversée de la Baltique le pauvre bougre puisqu’il a dormi tout du long. Ce n’est pas grave, les copains me raconteront se dit-il.

Sortie du port d'Helsinki
Et puis ce petit somme lui permet de remettre sa barre de batterie dans le vert. Il va en avoir besoin : il est midi, Alex débarque à Tallin et il a 110km à parcourir s’il veut respecter son petit programme du jour. Ça commence très mal, il se paume en sortant de la ville et se mange 20 km gratos ! Aie, c’est dur pour le moral ! Quand enfin il est sur la bonne route, il décide qu’il est temps de faire la pause pique-nique. Il n’est pas très fort en orientation mais il ne perd jamais le nord ! Et là, je peux vous dire qu’il y a gros kiffe ! La première bouchée du premier sandwich européen retrouvé (fait maison avec jambon, beurre et pain complet) ça fait plaisir. Manquait plus que les cornichons (trop cher : VDM !) et le kiffe était complet. Il y a le sandwich bien sûr mais aussi et surtout le cadre : une petite clairière au milieu des sapins, une petite laine sur le dos (enfin la Quechua bleue quoi !). Aahh ce qu’on est bien en Europe : y a pas à dire, c’est vraiment le meilleur continent ! Ce tour du monde lui aura au moins servi à se rendre compte de ça. Mais pas le temps de s’éterniser, il faut rependre cette route 15, route magnifique bordée de sapins, de prairies, de jolies petites maisonnettes. Il n’y a personne, Alex kiffe et zigzague comme un âne : Il est seul, il est heureux. Il croise bien quelques Estoniens mais ces derniers se font rares. Ah si ! Fait notable : il croise deux allemandes cyclotouristes qui, parties de Pologne, se rendent à Tallinn. L’occasion de glaner quelques infos sur la suite de la route et de tester ses skills d’allemand : Ya ich bin aus France. Mouai, pas terrible ! A 19h, Alex a parcouru 90 km et il décide (enfin son corps décide pour lui) de s’allonger deux minutes sur l’herbe. Paf ! Il est réveillé une heure plus tard par un gars du coin qui lui demande si tout va bien. « Euh…yes I am fine… » La vérité c’est qu’à ce moment-là, Alex ne sait pas du tout où il se trouve. Alors attend… ça ressemble pas trop à la Thaïlande. Le Laos ? Ah, ça y est j’y suis, je suis en Estonie (normal !) C’est donc la tête bien dans le derrière qu’il reprend sa route. 10km plus loin, un panneau indique un petit lac. Bingo ! C’est là qu’il dormira. 6km de piste à haut risque. La moindre crevaison serait une belle galère car Alex a laissé la pompe et l’unique chambre à air survivante à ses compères. Pas le droit à l’erreur donc ! 21h : découverte du lac. Le lac de Scandinavie comme on se l’imagine. Belle opération ! A la recherche d’eau potable, il rencontre Kailo, estonien, la cinquantaine. Ce dernier lui offre une bière et une nuit dans son jardin aménagé au bord du lac. Parfait ! A 22h Alex dort comme un bébé.



11h de sommeil plus loin, une belle journée qui commence. Aujourd’hui 110km à faire. Rien à signaler, Alex roule bon train, découvre de nouvelles routes, de nouveaux paysages puis arrive sur la côte de la mer baltique au niveau de Parnü. Une nouvelle grande ville ! Une nouvelle occasion de se perdre pour notre champion national ! « Ah merde, euh please : c’est parnü Riga ? Heureusement, dans ces pays-là, presque tout le monde parle parfaitement anglais. De la caissière du supermarché MaXima au vigil du magasin STOCKMAN, ils nous éclatent tous ! Ça fout un petit coup au moral mais c’est pratique. Ce jeudi 5 juin est aussi l’occasion de passer la frontière avec la Lettonie, frontière aujourd’hui matérialisé par un simple parking et une buvette. Ah l’espace Schengen !De l’autre côté commence une interminable ligne droite de sapin jusqu’à Riga. D’ailleurs, saviez-vous que c’est à Riga que fût instaurée la tradition du sapin de Noel ? Il faut dire qu’ils sont beaux leur sapin ! L'histoire raconte qu'en 1510, à Riga, quelques marchands festifs et réchauffés par l'alcool, ont commencé à lancer des fleurs sur un arbre pendant la période de Noel. Un demi-siècle plus tard, les arbres de Noël sont décorés à travers le monde entier. Ils sont vraiment forts ces lettons. 


ça c'est pas un sapin, mais un beaupin
     Le soir, notre voyageur solitaire s’installe au bord de la Baltique pour passer la nuit. Encore une bonne nuit bien réparatrice et le voilà reparti pour les derniers coups de pédales jusqu’à Riga où l’attend Armelle, sa chérie. Enfin, la vérité c’est que c’est Alex qui attend sa copine et pas l’inverse. Trop pressé, l’idiot s’est enfilé les derniers 100k, d’une traite, dans la matinée. Le reste du week-end se passe paisiblement pour les deux amoureux: resto, découverte du vieux Riga, Spa, promenade dans les parcs... De quoi se refaire une santé !


Allez Champion, vas-y !

Les aventures de Côme et Vincent :

Revenons trois jours en arrière, à la descente de l’avion, Helsinki baby ! Pendant qu’Alex découvre les joies de la vie solitaire sur les routes, Côme et Vincent, désespérés d’avoir perdu leur grand dadais préféré, continuent leur petit bonhomme de chemin. On vous rassure le désespoir est de courte durée, quelques kilométres plus loin les deux compéres font la connaissance de Jaako (un vieil ami du frère de Vincent) et de sa fiancée Anna !
Et observez le t-shirt de Jaako !
     Il faut vous imaginer ce couple de finlandais. Jaako est bâti comme une armoire à glace (ancien rugbyman pour l’équipe nationale de Finlande tout de même), les yeux bleus, le cheveu blond et la voix qui porte. Anna est quant à elle absolument délicieuse, tout en cliché scandinave. Ces deux-là nous accueillent avec une gentillesse infinie dans leur maison de la banlieue d’Helsinki. Nous y restons 48h pour découvrir un peu la ville. Il faut vous dire aussi qu’à ce moment-là Côme et Vincent s’exclament toute les 5 minutes « Alala on est bien, il fait frais, c’est beau ici ». Le moindre maison, le plus rabougri des sapins devient source d’extase. Oui, je crois bien que le soleil asiatique nous a grillé le cerveau. Nous partons à l’assaut d’Helsinki qui nous laissera un souvenir très heureux, les façades pastel des maisons et le port nous ont séduits. Point d’orgue de la visite la balade sur l’ile de Suomenlina ancienne forteresse Russe et Suédoise et Finlandaise je crois. « Alala on est bien, il fait frais, c’est beau ici ».

Helsinki baby !


Côme à la conquête de la forteresse !
     La veille de notre départ Anna nous l’affirme il faut qu’on découvre le « finnish way of life » . Au programme barbecue finlandais et sauna (car figurez-vous que toutes les maisons finlandaises en sont équipés). Jaako nous emmène dans la pièce surchauffé où nous suons suons suons … « Alala on est moyen bien ici, il fait un peu chaud dans ce sauna, non Jaako ? » Notons également que comme la tradition le veut, tout cela se fait entièrement nu. Ça encore, ça passe. Le moment où ça devient gênant, c'est quand il faut se fouetter le corps avec des branches de bouleaux séchées, là encore, coutume indissociable du sauna scandinave. Désolé, on n'a pas pris de photos...

Côme à la conquête du barbecue !
     Et le jour du départ arrive fatidiquement nous devons reprendre l’échappée solitaire d’Alex, qui s’ennuie probablement sans nous.
Nous nous embarquons sur un ferry gigantesque qui ressemble au Titanic et s’appelle Viking Line, on est en Finlande ou on n’y est pas ! L’occasion de nous dire une nouvelle fois que c’est beau et que c’est bien par ici. Nous débarquons de notre drakkar comme des pirates et partons visiter un peu le vieux centre médiéval Tallinn. Une très belle ville, tout en forteresse, en église, en rempart et en petits cafés. Seul détail qui nous chiffonne un peu, la ville est envahie par les motards Harley Davidson de l’Europe entière pour célébrer le 40ème anniversaire de quelque chose parait-il. Moteur vrombissant contre pédalier crasseux, veste de cuir contre polaire quechua !

Léonardo Dicaprio et son pote sur le pont du Titanic



Tallinn ?
Mais déjà nous nous élançons vers ce sud de l’Estonie qui nous tend les bras. Nous mettons un peu plus de trois jours à rejoindre Riga, trois jours pendant lesquels nous apprécions ce printemps balte tout en vert et bleu. Partout les prairies, les rivières, les lacs, la mer Baltique et le ciel azur. Un petit coin de paradis !



Pas mal !

A noter en vrac quelques faits importants pendant ces trois jours :
  • Côme a péché un poisson ! Ça s’est passé dans ce lac où avait aussi dormi Alex. Je crois que Vincent a été aussi surpris que le brochet.
  • Vincent s’est baigné dans la mer Baltique ! Côme, tel un félin, a préféré un régime sans eau jusqu’à Riga
  • Nous avons dormi sur les terres du baron Von Munchausen, un individu mystérieux dont nous ne verrons jamais le visage
  • Nous sommes devenus maboules au point de compter le nombre de pâtes que l’on met à côté au moment de l’essorage de la casserole. « 58 ! Catastrophe ! ». Vite rentrer à la maison !
  • Nous redécouvrons un nouveau soleil, couche-tard et lève tôt, qui mène une vie bien remplie ici

Le roi de la Baltique

Arrivée en Lettonie !
Ohhh, la belle cigogne !

Mais qu'est ce qu'il fait ?
C’est donc à Riga que se reforme le groupe. Que d’embrassades et d’émotion ! Non, en vrai, ça se passe assez simplement sur la terrasse du Mcdo autour d’un McFleury. La base ! On ne traine pas trop car ce soir nous avons rdv chez Sylvester et Sanitas, un couple de Lettons qui, par l’intermédiaire du site web Warmshower , propose de nous héberger pour la nuit. En arrivant dans leur appartement, la surprise est de taille. Nous ne sommes pas les seuls. Le hasard a voulu que d’autres français cyclistes crèchent le même soir chez eux. Nous sommes donc 7 français au total à squatter l’appart 3 pièces de Sylvester et Sanitas. L’occasion d’un bon diner partagé, à discuter des expériences de chacun. Nos hôtes ont quant à eux réalisé un tour entier de la mer Baltique. 4000 km en 2 mois, ils sont solides ! Les autres français (deux couples) viennent de Paris en vélo couché. Mais après 2 mois de voyages, il y a scission, les deux couples ne voient plus la suite du voyage de la même façon et ils décident de se séparer. Moins solide ! Cette soirée est leur dernière ensemble et la tension est palpable ! Bon, nous, on n’est pas en couple avec Vincent et Côme (et franchement, heureusement !), mais on se dit quand même qu’on peut être fier d’avoir tenu tout le long du voyage. Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas, mais la cohabitation n’est pas facile tous les jours. Bref, on a toujours tenu le coup et ce n’est pas ces derniers petits km en Europe qui nous feront craquer. La Grande Echappée, c’est du solide ! Bref, mettons un terme à cette petite séance d’auto-congratulation. En résumé, la soirée fut très agréable et on espère vraiment avoir la chance de revoir nos lettons préférés en les accueillant à notre tour, chez nous, en France.

Notre hôte c'est celui qui ressemble à Monsieur Propre !
     Le lendemain, nous reprenons tranquillement la route. A midi, nous nous arrêtons près d’une petite auberge de routiers où, moyennant un petit café ou deux pour trois, nous squattons la wifi pendant trois bonnes heures (classique !) : l’occasions de glander sur Facebook, d’envoyer des candidatures pour des alternances, de mater des vidéos débiles et de donner des news… En partant, comme d’habitude, on demande à notre aubergiste de nous remplir nos gourdasses. « ça veut dire que vous partez alors… ?! Dans ce cas, c’est avec plaisir ! » Depuis notre retour en Europe, nous avons retrouvé le plaisir de pouvoir boire n’importe quelle eau, et ce, gratuitement ! C’est cool mais ça ne veut pas dire que toutes les eaux sont bonnes. Là, pour le coup, celle que nous venons de récolter renifle sérieusement l’eau des volcans. « Y a pas de volcans par là-bas ! » se disent certains. « Ah ouai une eau minérale genre Volvic, c’est parfait ça ! » s’imaginent les autres. Eh bien non, c’est plus du genre odeur de soufre pour être poli : «  Ah, mais elle sent le prout, c’est dégueulasse ! » aurait dit l’un d’entre nous, moins poliment. Les canalisations n’ont pas dû être changées depuis la chute de l’Union Soviétique…Oui messieurs dames, par ici, dans les pays baltes, c’est la grande loterie de l’eau. Parfois tu gagnes, parfois tu perds. C’est donc avec une belle eau jaunâtre que l’on reprend la route. Une cinquantaine de km plus loin, nous franchissons la frontière avec la Lituanie.


     C’est incroyable comme l’on change souvent de pays en ce moment ! Heureusement qu’ils sont tous passé à l’euro. Faux ! Contrairement à l’Estonie et à la Lettonie, la Lituanie ne s’y est toujours pas mise ! C’est un peu la mauvaise élève des pays baltes si vous voulez. Du coup, ils gardent leur monnaie jusqu’au mois de janvier prochain. Et nous on ne le savait pas ! D’ailleurs le petit nom de cette monnaie, c’est le Liter et ça peut prêter un peu à confusion quand il s’agit de commander de la bière au café du coin. « Huit Liters de bière, mais ils sont malades, alors c’est vrai ce qu’on dit, ce sont des vrais alcolos par ici ! » Pas de doute, on est toujours aussi renseignés sur les pays qu’on traverse ! Le soir, on se trouve une petite rivière pour passer la nuit. Côme part pêcher, Vincent va se baigner et Alex attaque le saucisson : retour à la normale pour la grande Echappée qui est à nouveau réunie pour bivouaquer. Cette nuit-là, Alex qui n’est pas vraiment pressé de retrouver le confort de la petite tente partagée, décide de passer la nuit à la belle étoile. « T’as dormi dehors espèce de clodo ! Ah ouai ? Mais pourquoi ? » Réponse officielle : « Mais c’est très sympa de dormir dehors, tu devrais essayer! » Réponse honnête : « Après un week-end passé avec ma zouze, je t’avoue que ça m’emmerde pas mal de retrouver l’odeur de vos chaussettes qui puent ! «

Au petit matin, nous quittons Pasvalys en direction de Kėdainiai : une journée normale mais bien moins belle que les précédentes. Certainement à cause du mauvais temps qui a fait son apparition. Il fait froid, il pleuviote de temps en temps : rien de bien réjouissant ! A midi, nous sommes ravis de nous réfugier, bien au chaud dans un café, à Panevėžys. Après avoir mangé nos sandwichs dans le froid, bien entendu !
La Looooose !
 Le soir, nous plantons la tente près d’un lac de barrage, l’occasion pour Côme d’aller pêcher et de discuter avec les siens. Je ne suis pas sûr que les mecs maitrisent l’anglais pour le coup, mais les pêcheurs n’ont pas besoin de parler la même langue pour se comprendre parait-il. Un plat de pâtes, enfilé en vitesse sous la pression des moustiques très en forme ce soir-là et tout le monde sous la tente ! Alex compris !


Pendant ce temps, Alex fait connaissance avec les vaches !

Le lendemain matin, certains font la grasse mat, d’autres se lèvent de bonne heure et se recouchent et d’autres passent des entretiens téléphoniques : la Grande Echappée, on fait le même voyage mais on n’a pas la même vie ! Puis nous mettons ensuite une bonne claque au 70km qui nous séparent de Kaunas, là encore un nom de ville assez intéressant. Prononcez Kaounaz et pas autre chose ! Bon en vérité, on n’a pas vraiment mis une claque au km et c’est plutôt le vent de face qui nous a bien calmé. On s’échoue sur le parking du MaXima où on s’ingurgite un déjeuner de gros balourd. Il est 15h. Le soir, nous retrouvons Goda, un nouveau membre de la communauté Warm qui nous accueille pour la nuit. Nous passons là encore une excellente soirée : partage d’un bon gros plat de pâte, visite de la ville by night et visionnage du premier match de la coupe du monde : Brésil-Croatie ! L’ambiance est très chaleureuse mais on se pèle quand même un peu les miches à boire des bières dehors pour suivre le match sur écran géant. Ah oui, il y a bien sûr un écran géant car Kaunas est la seconde ville la plus grande de Lituanie. D’ailleurs, la vielle ville est très charmante, nous vous la conseillons (merci la Grande Echappée !).
Le lendemain matin, on se lève tard, on redescend nos vélos et bagages depuis le quatrième étage de l’immeuble (rien de tel pour se mettre en jambe) et on retrouve notre amie Goda dans un petit café du centre. Et là, c’est cool ! Goda est une ancienne employée du café et connait un peu tout le monde. Tellement qu’elle disparait en cuisine et revient avec trois omelettes, des pâtisseries et des cafés pour nous. Goda, tu as su nous séduire ! Une très belle rencontre, nous espérons que nos chemins se recroiseront !



Le reste de la journée est bien moins drôle. Notre départ tardif nous oblige à parcourir les 100 km journaliers d’une traite (juste une petite pause supermarché histoire de se bâfrer, étalés comme des porcins sur le parking).
Goda nous indique la route !

En plus il pleut et il vente ! C’est donc le moral un peu dans les chaussettes que l’on met le cap sur la Pologne. Heureusement, un arc en ciel pointe le bout de son nez (un double…il faut dire qu’il pleuvait beaucoup !) et puis le soir, on prévoit de s’arrêter dans un resto de routier pour regarder l’affiche du jour : Espagne-Pays-Bas (l’autre arc en ciel de la journée). Vous l’avez compris, les derniers coups de pédale de la Grande Echappée se feront au rythme de la coupe du monde de Foot. Aaaah La Grande Echappée, les sports du monde…