Poitiers - Arcachon, sur la route des vacances


       Le réveil du Dimanche matin sonne la fin des réjouissances et le retour à la réalité du voyage, notre réalité, celle à laquelle il va falloir s’habituer cette année. De retour sur l’asphalte, dans le froid ce matin-là. Nous trouvons rapidement une piste cyclable longeant une départementale assez abominable, l’occasion de voir un peu de ce Poitou en faisant des détours monstrueux et parfaitement inutiles. C’est toujours après les avoir fait qu’on s’en rend compte. Puis la route devient belle et le soleil vient nous réchauffer la couenne, au grand damne de la nuque d’Alex encore bien rose. La route est assez plate, le vent faible et même si les tournesols font un peu la tronche en cette saison, le paysage est joli et nous on a le sourire. 




Un peu avant l’arrivée de l’étape nous croisons un panneau indiquant une réserve naturelle par un dessin d’une belle poitevine à la plastique avantageuse, il faut bien avouer que nous avons dû forcer un peu pour empêcher nos vélos de s’arrêter. Malgré tout, les rives de la Charente et un bon repas nous appellent. Il faut dire que ce n’est pas la nourriture qui nous manque le plus. Jamais nous n’avions mangé autant en une journée. Nous sommes pris par des fringales terrifiantes toutes les heures, après chaque côte, à chaque pause, chaque virage, tout le temps en fait. Heureusement nous découvrons les joies des commerces discount de campagne, des endroits féériques où pour 20 euros nous nous assurons au moins 2 énormes banquets dignes des scènes de fin des albums d’Astérix et Obélix.
            Pour revenir à cette jolie poitevine, ce n’est finalement pas elle qui nous a retenu pour la nuit mais  la belle Charente, et cette-fois ci, les esprits les moins tordus comprendrons qu’il s’agit d’une rivière. Une très jolie rivière d’ailleurs sur les rives de laquelle nous plantons la tente pour pas un rond à 50 mètres d’un camping. Nous réfléchissons peu sur nos vélos, mais lorsqu’il s’agit de trouver un endroit pour dormir gratuitement et festoyer, c’est vrai que nous ne perdons pas le nord. Pas de place pour les pigeons dans notre tour du monde. Chacun à ses occupations, guitare, lecture, pêche. Au moment de faire la vaisselle d’ailleurs, Côme sort sa canne à pêche (lui non plus ne perd pas le nord) et manque de peu un magnifique brochet qui trouvait sûrement l‘eau trop chaude dans notre casserole. Pas de chance cette fois-ci. 23h, dodo pour tout le monde. Poitiers-Ruffec, 85 Km.

C'est pas marrant tous les jours (pluie....)
        Le beau temps du lendemain matin sera de très courte durée. Très vite la journée vers Angoulême se transforme en cauchemar. Le vent de face se lève, la pluie commence à tomber, et ce que nous redoutions le plus, les premières belles côtes arrivent. Nous en apprendrons un peu plus dans la journée, à Hiersac, où nous rencontrons un type, au demeurant fort sympathique, qui nous indique qu’il s’agit en fait de « bosses ». La journée est dure, très dure. Le premier vrai test. On se dit que Saint Christophe, patron des voyageurs devait sans doute penser que la Grande Echappée, pour le moment c’était un peu de la roupie de sansonnet, des grandes vacances prolongées. Et bah mon vieux Christophe, 100 km plus loin, on est vivant, au sommet de la Charente, trempés et épuisés certes, mais tu nous as pris un peu pour des marionnettes. Du haut de notre colline, nous trouvons, haut-perchée, la maison de Annick et Patrice, (parentsdelapetitecopinedugrandfrèredevincent…OUF !), absents mais ravis de nous offrir le coucher pour ce soir. Le couvert est mis, les lits faits, nous sommes accueillis comme des rois. Ce soir-là nous nous autorisons quelques bières, ingurgitées sans scrupules. Le matin, nous trainassons longuement au lit, sachant que nous n’avons que 60 km à parcourir pour notre prochaine étape. Au moment de repartir, Vincent se penche pour ranger la clé dans sa cachette, soulève la pierre et tombe sur une énorme couleuvre de bien 70 cm. Côme, moins farouche que lorsque qu’il faut grimper une côte, prend son courage et le serpent à deux mains et nous offre un numéro de charmeur de serpents digne d’un cirque de campagne bas de gamme, mais amusant tout de même pour un départ d’étape. Pas sûr que le spectacle se reproduise face à un cobra en Inde.
Man vs Wild





















       J’oubliais, nous avons passé l’hémisphère sud de la France, un peu comme si nous avions mangé la moitié d’un petit quartier d’une grosse orange. Pour le moment nous le digérons bien, ce quartier. Revenons à nos moutons. Aujourd’hui, peu de kilomètres mais la topographie affichée sur la carte fait peur, nous nous imaginons revivre l’épisode de la veille. Les villages commençant par « Mont » nous effraient un peu. Montgayon, Montendre…Mont Dieu ! Finalement il fait beau et la route est relativement plate. Le vent de dos nous fait parcourir plusieurs kilomètres sur du plat à des allures vertigineuses, 27, 28,29,30… Wow ! Nous arrivons rapidement à Guître en Gironde, puis Les Sablons où nous plantons à nouveau la tente au bord de L’Isle. La rivière vit déjà au rythme des marées, les rives sont vaseuses. La mer n’est pas loin !




Photo en créneaux de muraille
C’est la ville de Bordeaux qui marquera notre dernière étape avant le littoral et le début des vacances. Nous parcourrons les 70 km qui nous séparent de Bordeaux assez rapidement, le vent est faible et les côtes assez rares. L’occasion d’observer les premiers vignobles aux noms que nous avons l’impression d’avoir déjà entendu dans des discussions de prétendus fins œnologues (Pessac, Haut Brion, Grave…). Nous passons la Dordogne puis la Garonne, tumultueuse et évoquant déjà le Gange ou le Mékong par leurs couleurs sombres et leurs courants puissants. Enfin nous arrivons dans le Quartier de Caudéran, à l’Ouest de Bordeaux où nous sommes reçus chaleureusement par Jacqueline et François, famille d’Alex.
Nous lui offrons sur un plateau un sac de linge dégageant une effroyable odeur de renfermé, mais Jacqueline, sans broncher nous en ressort une pile d’affaires parfaitement pliées. Nous troquons notre vieille popote de scouts pour une porcelaine impeccable. Décidément, nous sommes reçus comme des rois. Le soir même, Côme s’en va rejoindre sa tante Miriam et son oncle Yves pour diner à Talence. Nous nous rejoignons vers 23h pour commenter nos délicieux repas.

Petit déjeuer de roi 





Alex faisant un 360-backflip-hardcore-kickflip au skatepark de Bordeaux




        Le lendemain nous retournons sur nos pas dans le centre de Bordeaux pour y faire un petit tour. Les quais récemment aménagés, la rue sainte Catherine,  la cathédrale, les petites rues commerçantes, cette ville nous plait, à l’unanimité. Avant de partir nous ne résistons pas à un petit Kebab (à 2 euros, il faudrait être fou pour n’en prendre qu’un), puis nous filons vers Arcachon. A presque 30km/h, nous traçons sur une route plate, trop pressés d’y être. Peut-être un peu trop d’ailleurs, deux fois nous manquons de percuter des voitures en ville car nous roulons trop proches et parfois nos sacoches s’entrechoquent. C’est une leçon que nous retiendrons pour la suite.
Déjà les panneaux commencent à sentir les vacances. Arcachon, Lacanau, le Cap Ferret, Pyla sur mer… Nous débarquons à 17h à Arcachon pour une première halte sur l’embarcadère. Il fait un temps breton, pas très gênant mais peu agréable pour notre arrivée sur la côte. Nos filons vite vers la dune du Pilat que nous voulons voir avant de monter le camp. Le temps de ne s’est pas arrangé, il empire même. En haut de la dune, nous restons une demi-heure à contempler d’un coté les kilomètres de forêt des landes qui, avec ce brouillard, rappellent la forêt amazonienne, et de l’autre le bassin et le banc d’Argain.
Arrivée sur la côte... mouillés mais heureux !




Je te jure il pleuvait avant
         Il nous faut alors monter le camp, trouver une clairière dans la forêt à peu près cachée du passage des voitures. Nous mettons presque une heure à y parvenir. Heure pendant laquelle nous tentons des chemins de sable sans issue, nous sonnons à la porte de vieilles cabanes glauques au possible où seul l’aboiement d’une meute de chiens nous répond. Une heure pendant laquelle la pluie s’intensifie et aucun spot ne semble pouvoir accueillir nos tentes. Finalement nous trouvons une petite clairière abritée, pas trop mal. Mais la pluie continue, il faut monter en vitesse le camp, construire un toit pour diner avec les arbres, quelques tendeurs et notre bâche. Heureusement que William Saurin, Ses saucisses et ses lentilles sont là pour nous consoler. Ce soir-là, nous débouchons aussi une bouteille de rouge. Nous nous persuadons que celle-là aussi nous l’avons méritée.

       Le lendemain ce sont les plages de Biscarosse qui nous attendent.


Alex en plein casting pour Camping 3 au camping des Flots Bleus (oui oui on est passé devant !)
Côme en plein casting pour une pub William Saurin

1 commentaire:

  1. Mais c'est qu'on va peut-être réussir à faire bronzer alex, avec tout ça !

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