Jour 1 : Notre Dame de Paris – Orphin : 81km
Il est beaucoup trop tôt à ce moment là |
Il est 6h15 ce lundi 2 septembre,
le réveil sonne pour nos trois cyclistes en herbe. L’heure a sonné : il faut maintenant monter sur les 15 cm² de
selle sur lesquels tout va reposer. Il fait encore nuit dehors, on a mal dormi,
on est un peu fébrile au moment d’enfiler notre short et notre t-shirt (qui
représentent environ 50% de notre garde robe pour l’année…). Il y a comme un
parfum de rentrée des classes dans l’air aujourd’hui : des affaires toutes
neuves, une petite pointe de stress et un …
Un bol de chocapic englouti et
nous nous elançons vers Notre Dame, pour un départ symbolique du kilométre zéro
de la France (et oui ca fait quand même plus sérieux qu’un départ de la banlieue sud de Paris). Sur le parvis
de l’église les familles sont au rendez-vous pour agiter le mouchoir blanc.
Embrassades, photos, re-embrassades, re-photos, faut bien avouer que le stress
monte encore un peu… On est tous les trois un peu tristes et on se demande si
finalement on serait pas mieux à rester à paris quelques mois de plus …
Allez juste une semaine ou deux ….
Photo de classe 2013 -2014 |
A 9h les
cloches sonnent, il faut y aller dans la joie et la bonne humeur. On monte en
selle, premier tour de pédale et voilà le travail ! Nous voilà descendant
vers le sud de Paris, puis la N20 (pas le paysage du siècle il faut bien se
l’avouer). On est tout content, on grille 3 feux rouges, manquons de nous
prendre des voitures mais c’est pas grave nous voilà lancés à la vitesse
fulgurante de 15km/h. A Antony on retrouve les pères et frères qui ont
gentiment décidés de nous accompagner sur les premiers kilométres de cette
première étape. On avance dans la banlieue sud direction Rambouillet. La
première côte nous surprend un petit peu …. « Ah oui c’est vrai le vélo quand ça monte, c’est
dur ? ». On repense à notre entrainement intensif des dernières
semaines : bières, soirées avec les copains, grosses bouffes … A bloc
quoi ! Sur la route le père d’Alex se permet le luxe de sauver un bébé
faucon, la Nature nous le rendra peut être ? Enfin ça serait chouette
(premier jeu de mots moisi d’une longue série). Au fin fond de la vallée de
Chevreuse (terminus de la bien aimée ligne de RER B que nous quittons pour
quelques mois), c’est la séparation finale avec les proches ! Heureusement
cela se passe autour d’une entrecôte de 250g, comme quoi rien n’est jamais
perdu.
Nous voilà
donc tous les trois sur la route, on continue à notre petit rythme. Une
pause-sieste au château de Rambouillet puis on repart vers Orphin un charment
patelin au bord de la Drouette (ah super.) pour y poser notre premier
campement. On décide finalement de planter la gitoune dans un champs de blé
perdu au mileu d’autres champs de blé. Le premier moment de repos tous les
trois se passe dans une ambiance colo de vacances, c’est vrai qu’au fond on a
juste l’impression de partir pour un week-end camping ! Côme nous fait
voir l’étendue de ses talents de pisteur-trappeur en repérant des chevreuils
paisiblement planqués dans les fourrés. Il recevra par la suite le doux
patronyme d’Oeil de lynx. A 22h après une bonne plâtrée de pâtes au pesto,
extinction des feux.
Le périple a
commencé !
Jour 2 :
Oprhin au bord de la Drouette – Douy au bord de l’heure : 102km
Reveil tardif
à 8h30 (dorénavant se lever à 8h30 c’est une grasse matinée et ça ça fait pas
plaisir à Vincent). Quelques animaux se baladent, quelques randonneurs font de
même, nous on s’extirpe hors de la tente (oui car on ne sort pas d’une tente,
on s’en extirpe comme un bigorneau de sa coquille). Premier bilan de la
nuit : les tentes c’est petit, les tapis de sol c’est bien et les sac de
couchages c’est pas mal. Alex et Vincent ont passé une première nuit d’ivresse
dans la même tente. Deuxième bilan de la nuit : les jambes ça va, les
fesses moyen et le moral est au top. On décide de se mettre en route, on fait
les sacoches, on les défait, on les refait, merde on a oublié le réchaud, on
défait les sacoches, on les réfait, qui a pris la crème solaire, on defait les
sacoches on les refait. Bref depart dès potron minet à 11h ! Le tour du
monde nécessite encore quelques menus réglages !
Nous voila
partis plein sud. Les premiers kilométres sont un vrais bonheur, on bombarde à
26km/h, le vent dans le dos. Easy le tour du monde en fait. On passe plusieurs
patelins aux noms enchanteurs : Gallardon, Ecrosnes, Umpeau (« ha ha
t’as fait ta déclaration », blague la plus mauvaise des trois premiers
jours). On checke tous les cimetières du coin pour recharger en eau. Ca avance
bien quand même aujourd’hui ! Goudron impeccables, routes plates comme une
autoroute. Le paysage nous apprend la patience : un champs, un champs, un
patelin, un champs, un patelin …
Après une
petite centaine de kilométres (et une modeste erreur d’orientation) nous
approchons des bord de l’Eure. On décide de planter le campement sur les rives au milieu d’une espèce de forêt
vierge . Moustiques, araignées, trucs chelous … Bon encore quelques progrès à
faire avant la Tanzanie ! Côme sort sa canne à pêche, on mange finalement
une salade de tomate ! Découverte notable de la journée, la vélo ça
creuse énormement et même Vincent (67kg tout mouillé) se découvre un
appétit que ses compères qualifieront de correct. 22h 30 après une petite
douche dans l’Eure pour préserver un minimum d’hygiène dans la garnison, les
lumières s’éteignent et nos petits cyclistes s’endorment rêvant de nouvelles
aventures peuplées de champs et de petits villages de notre douce France …
A la folie ... passionément ! (blague d'Armelle) |
Suite des aventures ...
Et c’est déjà le matin du troisième jour. Nous levons vite
le camp. Avant de retrouver le goudron, nous payons l’aventure de la veille en
regrimpant avec peine un long chemin de pierre
que nous avions descendu la veille. Cette fois c’est avec moins d’aisance. Nos
chars d’assaut font moins les malins en montée. Le réveil est brusque mais
efficace. Un bref coup d’œil à la carte, un coup de crème solaire, un coup de
fouet et c’est reparti. L’asphalte retrouvé, les kilomètres s’enchainent. Un
village, deux villages… puis une départementale qui nous mènera tout droit
jusqu’à Blois. Peu de pause, peu de kiffe, il fait chaud et on a décidé de vite
en finir avec cette Beauce que nous connaissons déjà trop bien. A Blois nous
descendons la rue piétonne en slalomant entre les blesenses (habitants de Blois, si si !) et nous atterrissons
finalement sur les chaises du subway (le fast food !, Blois c’est grand
mais pas trop quand même). C’est le premier arrêt « connexion » de
l’aventure : électricité, internet et ravitaillement nous sont offert en
échange de deux tickets resto que Côme avait su glaner avant le départ. Nous
sommes hors budget mais le kiffe est complet. Vincent et Côme se reposent et
posent sur le papier leur premières impressions et Alex lui ne tient pas en
place. Il se lance dans la visite de Blois, ville chargée d’histoire que ces
deux compères découvriront sur l’appareil photo du groupe.
17h : assez
trainé, nous sommes attendus au château ! Bon, malheureusement l’ami de
Côme n’est pas là et nous ne profiterons pas des grandes salles de cette grande
bâtisse. Mais le jardin (ou plutôt le domaine) suffit à nous combler :
piscine, eau courante, verger et grande terrasse nous accueillent à bras
ouverts pour ce qui reste la meilleure soirée de la semaine. Et nous sommes
aussi ravis d’échanger quelques mots avec le gardien des lieux, un certain Fabrice fort
sympathique qui nous offre porte-drapeaux et mieux encore : deux rouleaux
de papier toilette… C’est la première vraie rencontre du périple et nous sommes
contents. Merci Fabrice !
La vie de château ! |
Beaux gosses, sur les bords de Loire |
Jeudi est une journée particulière. Aujourd’hui nous ne
roulerons pas seuls puisque nous roulons sur les bords de Loire. Il fait beau,
nous roulons doucement et c’est bien ! Rien ne nous différencie des autres
cyclistes à part peut-être une vingtaine de kilos en plus pour nous et un rythme
promenade plus prononcé pour eux. De belles pistes cyclables, puis des
châteaux : Chaumont sur Loire, Amboise… C’est aussi l’heure des premières
frustrations. Amboise se trouve au sommet d’un haut rocher que seules des
marches permettent de gravir. Nous ne visiterons pas car c’est un peu compliqué
avec les vélos (raison officielle). Et puis on a grave la flemme (vraie
raison). D’un commun accord, on se dit que des gros casse-dalle sur les berges
de la Loire et un petit plouf, c’est pas mal non plus. Puis fini les châteaux,
on en a assez vu.
Direction plein sud vers Loche qui coupe en deux l’étape vers
Poitiers. Les 40 km et quelques se font bien même si nos jambes commencent un
peu à accuser le coup. Contents d’arrivés quand même et puis Loche, ce n’est
pas trop mocheJ. On découvre que si la Loire a le
monopole, les châteaux de l’Indre ça existe aussi et que ça vaut le détour. Le
soir, nous faisons une toilette sommaire dans l’Indre puis avalons une grosse
plâtrée de riz à sauce bolognaise (produit ALDI à 70 centimes). Le gout n’est
pas merveilleux mais la quantité est au rendez-vous et c’est la peau du ventre
bien tendu que nous prenons le chemin de nos tentes.
Réveil matin 7h30… nous ne nous réveillons pas comme des
fleurs. Il fait gris et en perspective, au moins 100km à s’engloutir pour
atteindre Poitiers. Avant cela, on s’attaque au reste de riz de la veille.
C’est gluant mais… appétissant. Et surtout ça nous aidera à surmonter la
première vraie épreuve de la semaine : un départ sous la pluie. Ce
matin-là, on améliore considérablement notre temps de décollage. A peine 1h
contre au moins deux heures les jours précédents. La suite de la journée se
passe de commentaire. Une campagne grise et peu avenante. Certes, c’est le
début du Poitou mais ce n’est pas sur la route de Châtellerault qu’ont été
prises les photos faisant la renommée de la région. A midi Alex à mal au genou
et s’inquiète. Heureusement, le jour suivant c’est repos et ça devrait
permettre de repartir sur de bonnes bases. L’après-midi passe lentement et un
seul point d’intérêt pointe le bout de son nez au loin dans la grisaille :
Les grandes installations du Futuroscope qui nous donnent un instant l’impression
d’être de retour à la Défense. Encore quelques kilomètres et nous voilà à
Poitiers ou nous attendent un appartement bien confortable et surtout une
literie digne de ce nom. Magali et Damien ont eu la gentillesse de nous laisser
les clés de chez eux pendant leur absence. Alex retrouve sa bien-aimée et Côme
et Vincent glandouillent comme des princes avant d’entamer un énorme gueuleton
salvateur chez les oncles et tantes de ce dernier. Le kiffe est tombé sur cette
charmante ville de Poitiers…
Content que ça se passe bien, même si claquos a mal au genou!!
RépondreSupprimerBcp de courage et de force pour la suite du périple!
Amusez vous bien les gars!
Yacine
Super blog les gars! Bon courage pour votre voyage!
RépondreSupprimerJ'ai déjà mis votre site dans mes favoris ;)
Adrien
trop proche de l'ile pour ne pas la sentir !! au top que les premiers jours se passent si bien profitez !!
RépondreSupprimerBaptiste
Formidable, les gars !!!Allez-y à fond, regardez pas trop aux bobos, montées interminables, nuits à cailloux pointus (sous le tapis de sol de préférence) et autres averses scandaleusement ventées !!! Au fil des KM et de la fatigue, tout va vous paraître plus beau et plus simple (sans compter que vous aussi allez être encore plus beaux ! Musclés, burinés, aguerris à tout !!!
RépondreSupprimerBizz de So [Sophie Wallon, une lointaine cousine, prof à Die (Drôme)]
Toujours à Potiers ? La journée de repos se prolonge !
RépondreSupprimerCourage !
Pierre
Super votre journal de bord! Merci de prendre le temps de l'écrire; on a l'impression d'être avec vous!
RépondreSupprimerCourage pour la suite.
Les CCBC
Cette journée doit vous sembler une balade après avoir vécu votre "plus grosse journée de merde de tous les temps"
RépondreSupprimerBon courage à vous, "profitez" bien.
Steve le cousin